Brève réflexion

Mons. Carlo Maria Viganò

Brève réflexion

sur le sondage par Real Presence Coalition
pour LifeSite News

Pourriez-vous commenter les résultats de la plus grande enquête menée auprès des Catholiques aux États-Unis qui a révélé que la première raison de la perte de foi en la Présence réelle du Christ dans l’Eucharistie est la communion dans la main ?

L’enquête menée par la Real Presence Coalition confirme ce qui était déjà évident depuis que Paul VI a autorisé le changement de discipline en la matière. Tout d’abord, il est clair que les prétendues « réformes » imposées par une crique de Modernistes subversifs ne répondaient à aucune demande « de la base ». Ni le Novus Ordo, ni les nouvelles modalités d’administration de la Communion n’ont été le fruit d’un besoin réel du corps ecclésial. Au contraire, la soi-disant réforme liturgique devait contribuer à diffuser parmi le Clergé et les fidèles la doctrine qu’elle contenait, en faisant en sorte que la πρᾶξις influence la δόξα. Le concept résumé par l’adage Lex orandi, lex credendi a été largement repris par les partisans de la réforme conciliaire, mais à l’envers et avec malice : en l’occurrence, ce n’est en effet pas l’oρθοδοξία qui détermine l’ὀρθοπραξία, mais l’ἑτεροπραξία qui façonne l’ἑτεροδοξία.

Les fidèles à qui l’on demande de s’agenouiller pour recevoir la Sainte Communion dans la bouche sont amenés, par les gestes qu’ils posent, à reconnaître dans les Saintes Espèces la Présence Réelle et à adhérer à la doctrine catholique correspondante. De même, les fidèles à qui l’on demande de ne pas s’agenouiller et de toucher la particule avec leurs mains finissent par croire à la doctrine hétérodoxe impliquée par les rites réformés. Ce changement doctrinal est d’autant plus encouragé que le changement rituel remplace une pratique totalement opposée. 

Cela démontre sans équivoque que ceux qui ont mis la main sur la liturgie après le Concile savaient parfaitement quelle serait la portée perturbatrice et bouleversante du Novus Ordo pour corrompre la Foi du peuple de Dieu. Ils n’ont pas explicitement changé la lex credendi, mais ils ont voulu exprimer leurs déviations dans la lex orandi, sachant très bien qu’il serait beaucoup plus facile de faire perdre la foi en la Présence Réelle en faisant recevoir aux fidèles la Communion debout et dans leurs mains, que de prêcher en chaire ces erreurs en continuant à administrer la Communion à genoux et dans la bouche. Le fait que la Hiérarchie ait forcé les fidèles à recevoir la Communion debout et dans la main a été perçu comme un désaveu du passé et un rejet de la doctrine antérieure.

La preuve de ce raisonnement est confirmée par une source inhabituelle : ChatGPT, une application conversationnelle d’« intelligence artificielle ». J’ai essayé d’interroger ChatGTP non pas parce que je la considère comme une véritable forme d’intelligence, mais parce que son système de traitement des données détecte les relations causales sur le modèle mathématique et qu’il est donc intéressant de voir comment un algorithme est capable de détecter ce que le récit dominant fait semblant de ne pas voir. 

Voici la question que j’ai posée :

Si un pape voulait affaiblir la foi des Catholiques en la Présence Réelle, comment devrait-il changer le rite de la Communion ?

Voici la réponse que j’ai obtenue :

Si un pape voulait affaiblir la croyance catholique en la Présence Réelle, il pourrait envisager des changements dans le rite de la Communion, comme par exemple :

1. Des rituels simplifiés : Réduire le nombre d’éléments rituels qui soulignent le caractère sacré de la Communion, tels que l’adoration ou la génuflexion.

2. Éléments symboliques : mettre l’accent sur le symbolisme du pain et du vin, plutôt que sur leur transformation en Corps et Sang du Christ.

3. Communication verbale : utiliser un langage qui met l’accent sur la Communion en tant qu’acte commémoratif plutôt que sur la rencontre réelle avec le Christ.

4. Modification des prières : modifier les prières et les textes liturgiques pour refléter une vision plus symbolique de la Communion, en minimisant les références à la Présence Réelle.

5. Flexibilité dans l’administration : autoriser d’autres formes de réception de la communion qui peuvent sembler moins sacramentelles, comme la recevoir de manière plus informelle ou sans célébration liturgique. 

Ces changements pourraient contribuer à une vision plus atténuée de la Présence Réelle parmi les fidèles. 

Nous savons très bien que la soi-disant « intelligence artificielle » n’est rien d’autre qu’un système informatique très rapide pour la collecte et l’analyse d’une énorme quantité de données. Mais précisément à cause de cela, nous pouvons comprendre comment une machine sans conscience peut répondre clairement à une question, révélant la préméditation et la malice de ceux qui ont altéré la Liturgie de l’Église pour altérer sa Foi. 

Face à l’évidence des intentions subversives de la révolution conciliaire et au désastre encore plus évident qu’elle a provoqué chez les fidèles et dans le corps ecclésial tout entier, il est indispensable d’opposer une action contraire, qui doit nécessairement consister, d’une part, dans le rejet sine glossa du Novus Ordo et de la structure doctrinale et ecclésiologique qu’il sous-tend, et, d’autre part, dans le retour intégral au Rite Apostolique Traditionnel, qui, de l’aveu même des partisans de Vatican II, est incompatible avec leur « église ». Cette restauration liturgique ne peut et ne doit pas être motivée par de simples préférences esthétiques ou par le goût, mais plutôt par la conscience que l’unique lex orandi de l’Église Catholique est celle établie par deux mille ans de profession ininterrompue et intégrale de la même Foi, et non le fruit d’un bricolage hérétique concocté par les francs-maçons et les protestants.

 

+ Carlo Maria Viganò, Archevêque

30 Octobre 2024

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