
Entretien avec Fuori dal Coro

Entretien avec Fuori dal Coro
Voici l’interview demandée par la rédaction de l’émission télévisée « Fuori dal Coro » de Mediaset pour l’épisode du 23 avril. Sans aucune explication et sans aucune excuse de la rédaction, mon intervention n’a pas été diffusée. Je la rends disponible ici.
1. Quelle est votre évaluation de la papauté de Bergoglio ?
Au cours des dernières décennies, un lobby subversif s’est emparé des leviers du pouvoir dans les gouvernements et les institutions, afin de mener à bien le plan anti-chrétien et maçonnique de la Révolution. Les agences gouvernementales – comme nous le savons de ce qui émerge également aux États-Unis – se sont immiscées dans la vie des nations, en organisant et en finançant le soi-disant Agenda 2030 de la Fondation Rockefeller et du Forum Économique Mondial, qui consiste en la destruction de la famille, la marchandisation de la vie humaine, la corruption morale des enfants et des jeunes, l’exploitation des travailleurs, la privatisation de tous ces services qui, jusque dans les années quatre-vingt-dix, étaient garantis – sans but lucratif – par l’État : santé, infrastructures, défense, communications, instruction. Pour mener à bien ce coup d’État mondial, il a fallu la collaboration (rémunérée, bien sûr) de fonctionnaires corrompus, de politiciens, de médecins, de magistrats, d’enseignants, tous corrompus.
L’Église Catholique qui s’était déjà alignée sur la mentalité mondaine avec le Concile Vatican II, était néanmoins restée fermement ancrée dans certains principes non négociables, par exemple en matière de morale sexuelle ou de respect de la vie humaine de la conception à la mort naturelle. Benoît XVI était clairement opposé au plan mondialiste et n’aurait jamais dérogé à ces principes, en légitimant l’idéologie LGBTQ, le genre, les folies pseudo-sanitaires de l’OMS dans le domaine de la modification génétique et de la dépopulation mondiale, l’islamisation de l’Europe par le remplacement ethnique. Il était donc nécessaire d’éliminer Joseph Ratzinger, de le remplacer par un « pape » qui, comme l’espérait le collaborateur d’Hillary Clinton, John Podesta, promouvrait l’Agenda 2030, ratifierait la fraude climatique et convaincrait les fidèles du monde entier de se soumettre à l’inoculation d’un sérum dont nous savons aujourd’hui qu’il était destiné à éliminer ou à pathologiser la majorité de l’humanité.
Ce coup d’État du Vatican a été rendu possible (et nous le savons par les aveux mêmes de ses protagonistes, y compris le controversé cardinal Danneels) par les manœuvres de la Mafia de Saint-Gall, qui, de concert avec l’état profond américain, a poussé Benoît XVI à démissionner et a réussi à nommer Jorge Mario Bergoglio au sommet de l’Église Catholique.
Celle de Bergoglio était une usurpation ni plus ni moins que celles qui ont permis au lobby mondialiste d’imposer des chefs de gouvernement sous les ordres du Forum de Davos, dans l’Italie de Conte et Draghi, dans la France de Macron, dans l’Angleterre de Johnson et Starmer, dans l’Espagne de Sanchez, dans l’Irlande de Martin, dans le Canada de Trudeau, dans l’Australie d’Arden, dans l’Amérique de Clinton et d’Obama d’abord, puis de Biden, dans l’Union Européenne de von der Leyen. Tous ceux-là ne sont pas arrivés au pouvoir légitimement, mais par des manœuvres, des fraudes électorales ou des manipulations de consensus ; et ils exercent ce pouvoir contre les citoyens et contre les institutions qu’ils sont censés représenter.
Et tous, sans exception, sont largement compromis et font l’objet d’un chantage, de sorte qu’ils se trouvent contraints d’obéir, s’ils ne veulent pas voir leurs crimes et leurs perversions mis en lumière. Bergoglio et ses acolytes ne font pas exception à la règle non plus.
Le jugement que tout Catholique est amené à formuler sur cette « papauté » – qui n’est pas la Papauté à proprement parler – ne peut donc qu’être très mauvais, à tous points de vue. L’Église de Rome, après ces douze années de tyrannie, est dévastée par les scandales, la corruption, les violations des droits de l’homme – je pense à l’accord avec la dictature communiste de Pékin – et par une gestion défaillante sur tous les fronts. Les critiques timides de certains Cardinaux et Évêques sur les hérésies et les scandales de Bergoglio n’ont en rien affecté ce régime mondial qui considère ses dirigeants comme des alliés – contre les citoyens et les fidèles.
2. Le jour de la mort du pape François, vous avez écrit un post sur X. Vous définissez comme « divagations hérétiques » ce que Bergoglio a confié à Eugenio Scalfari. Pouvez-vous expliquer pourquoi ?
Selon ce que Scalfari a rapporté, Bergoglio lui a confié qu’il ne croyait pas à l’enfer, et qu’il était convaincu que les bonnes âmes sont sauvées « en se fondant » en Dieu, tandis que les âmes damnées sont détruites, dissoutes dans le néant. Cela contredit l’Écriture Sainte et le Magistère catholique, qui enseignent que toute âme, au moment de la mort physique, fait face au Jugement particulier et est récompensée par la béatitude éternelle (peut-être en passant par le Purgatoire) ou punie de la damnation éternelle, selon la façon dont elle s’est comportée dans la vie, et son état d’amitié ou d’inimitié avec Dieu au moment de la mort. C’est pourquoi j’ai parlé des divagations hérétiques : elles s’ajoutent à une très longue liste d’absurdités et d’hérésies que nous avons tous dû endurer ces dernières années.
3. À quoi faites-vous référence lorsque vous parlez de « ses héritiers… les subversifs » ?
Bergoglio s’est entouré de personnages corrompus et susceptibles de faire l’objet de chantages, qu’il a utilisés nonchalamment pour réaliser ce qu’il avait prévu de faire. Il s’est moqué, a dénigré et offensé les Cardinaux et les Évêques honnêtes. Il a protégé et couvert les investigations sur les prélats faisant l’objet d’enquêtes pour crimes graves. Il a promu toute la chaîne des prélats américains corrompus et ultra-progressistes, tous liés à l’ex Cardinal McCarrick, qui occupent aujourd’hui les principaux diocèses américains et des postes clés au Vatican. Il a levé l’excommunication de son confrère jésuite Rupnik, dont les affreuses turpitudes avaient scandalisé même les plus modérés. Il a persécuté tous ses adversaires, y compris moi, m’infligeant l’excommunication, en violation de la loi et de la justice. Tous sont toujours en place, ils continuent à démolir l’Église et se préparent avec le prochain Conclave à achever la tâche qui leur a été assignée : transformer l’Église du Christ en une organisation œcuménique et syncrétiste d’origine maçonnique qui prête son soutien au Nouvel Ordre Mondial.
4. Le pape François pour vous était un anti-Pape, un non-Pape. Pouvez-vous expliquer pourquoi ?
Le Cardinal élu en conclave comme successeur de Pierre doit exprimer son acceptation et son consentement à assumer les fonctions propres de la Papauté.
Je crois que l’acceptation de la Papauté par Bergoglio était viciée parce qu’il considérait la Papauté comme quelque chose d’autre que ce qu’elle est ; comme l’époux qui se marie à l’église, excluant les fins spécifiques du Mariage et rendant ainsi le mariage nul et non avenu en raison d’un défaut de consentement.
Bergoglio s’est conformé à l’élection avec malice, abusant de l’autorité du Pontife Romain pour faire exactement le contraire de ce que Jésus-Christ a donné comme mandat à Saint Pierre et à ses Successeurs de faire : confirmer les fidèles dans la Foi Catholique, paître et gouverner le troupeau du Seigneur, prêcher l’Évangile à tous les peuples. Toute l’action de gouvernement et de magistère de Bergoglio – depuis sa première apparition à la Loge du Vatican jusqu’à ce troublant « Bonsoir » – s’est déroulée dans une direction diamétralement opposée au mandat pétrinien : il a altéré le Depositum Fidei, il a créé la confusion et trompé les fidèles, dispersé le troupeau, déclaré que l’évangélisation des peuples est une « sottise solennelle », condamnant cela comme du prosélytisme ; il a systématiquement abusé du pouvoir des Saintes Clés pour délier ce qui ne peut pas être délié et lier ce qui ne peut pas être lié.
Le Pape n’est pas le propriétaire de l’Église, mais le Vicaire du Christ : il doit exercer son autorité dans les limites établies par Notre Seigneur et conformément aux desseins voulus par Dieu : en premier lieu, le salut des âmes par la prédication de l’Évangile à toutes les créatures, et les Sacrements.
Un Pape ne peut donc pas se considérer autorisé à « réinventer » la Papauté, à la « relire dans une clé synodale », à la « moderniser », à la démembrer à volonté, à changer la Foi ou la Morale. S’il pense que la Papauté lui permet de modifier l’institution qu’il préside, c’est précisément pour cette raison qu’il se trouve dans cette situation de vice de consentement qui rend nulle et non avenue l’élévation au Ministère Pétrinien, parce que ce qu’il accepte n’est pas la Papauté catholique telle qu’elle a toujours été comprise depuis Saint Pierre, mais une idée personnelle de la « papauté ».
C’est pourquoi je suis convaincu que le rôle subversif joué par Bergoglio – également en considération du cadre international plus large du coup d’État mondialiste – fait de lui un usurpateur, un anti-pape, un non-pape précisément, parce qu’il était parfaitement conscient de vouloir toucher à la Papauté en la transformant en quelque chose d’autre et en lui donnant des finalités qui ne sont pas celles de la Papauté : du culte de l’idole de la Pachamama à la communion pour les divorcés et la bénédiction des couples homosexuels, de l’immigration à la promotion des vaccins, de la propagande climatique à la transition de genre.
D’autre part, nous en avons la confirmation de la part de ceux qui louent Bergoglio non pas pour avoir été un Pape catholique, mais pour les empanadas des transsexuels de Torvaianica ou pour son amitié chaleureuse avec Emma Bonino…
5. Quel sera l’avenir de l’Église avec la mort du pape François ?
La mort de Bergoglio cristallise, pour ainsi dire, une situation d’illégitimité généralisée. Sur les 136 Cardinaux électeurs, 108 ont été « créés » par lui ; ce qui signifie que tout Pape élu lors du prochain Conclave – même s’il s’agit d’un nouveau saint Pie X – son autorité sera minée par le fait qu’il a été élu par de faux cardinaux, créés par un faux pape. C’est pourquoi, il y a quelque temps, j’ai demandé à mes Confrères dans l’Épiscopat de clarifier ces aspects avant de procéder à l’élection d’un nouveau Pape.
Bien sûr, la situation est désastreuse et humainement sans solution. Cependant, en tant qu’Évêque et Successeur des Apôtres, je ne peux manquer de rappeler à tous que l’Église, qui est le Corps Mystique du Christ, est destinée à affronter la passio Ecclesiæ à l’exemple du Seigneur. C’est précisément à partir de cette passion – dans laquelle tout semblera perdu comme en ce Vendredi saint d’il y a 1992 ans – que l’Église renaîtra, se régénérera et se purifiera.
En ces jours où nous célébrons la Pâque de la Résurrection, chaque Catholique trouve dans le triomphe du Christ sur la mort et le péché les raisons de sa fidélité à l’Évangile. Le Seigneur nous a dit, juste avant d’affronter la Passion : N’ayez pas peur : j’ai vaincu le monde.
+ Carlo Maria Viganò, Archevêque
23 avril 2023
© Traduction de F. de Villasmundo